Le climat change, c’est un fait. Le Jardin Tropiques en Seine se situe désormais en zone 8a. Dans les années 90, la Seine et Marne était encore en zone 7a. La première carte correspond à la situation actuelle. La seconde est datée de 1990.

Zones climatiques aujourd’hui

Une zone climatique en 30 ans !

Comme l’indique donc la carte du dessous,  la Seine et Marne et nombre de départements limitrophes étaient encore en zone 7a en 1990. Cela signifie qu’en 30 ans, nous avons gagné une zone climatique. C’est pour cela qu’un grand nombre de plantes sont maintenant cultivables dans bon nombre de régions.

Beaucoup de plantes deviennent… tentables ! Et comme c’est tentable, les tentations sont grandes. Et c’est tout l’objet du jardin, tenter, essayer des plantes nouvelles alors qu’on pense généralement que ce n’est pas possible. Je ne sais pas s’il faut se réjouir de cette situation, sans doute pas. Mais au moins, cela nous permet aussi de cultiver de nouvelles plantes alimentaires et médicinales. Car il n’y a pas que les plantes ornementales qui « profitent » du dérèglement climatique. La culture des plantes alimentaires est d’ailleurs un enjeu extrêmement important pour chacun d’entre nous. Puisqu’il semble acquis qu’il est trop tard pour faire marche arrière, et que nous allons devoir faire face à une modification climatique majeure, autant considérer la situation comme une source de nouvelles possibilités.

 

Zones climatiques en 1990

La rusticité

Ce changement de zone climatique nous ouvre donc un vaste champs d’expérimentations. Il faut cependant garder à l’esprit que nous avons encore des hivers, qui peuvent être bien marqués. Mais, les périodes de froids, même intenses, ne durent plus, elles sont courtes. Ce qui fait que le sol ne gèle plus en profondeur comme autrefois. Avec un bon paillage, beaucoup de plantes de zones climatiques encore plus douce que la zone 8 deviennent dès lors cultivables. Et c’est ainsi qu’un arrive à garder le plumbago du Cap, l’Heliconia schiedeana, les alpinias… Les plantes en revanche qui redémarrent mal de souche quand leur partie aérienne gèle, comme le strelitzia, ne tiennent pas encore, on ont beaucoup de mal.

Cependant, et c’est là que se trouve tout le champs des possibles, on ignore qu’un grand nombre de plantes sont capables de redémarrer de souche et de donner en une saison une végétation satisfaisante après avoir gelé jusqu’au sol. C’est le cas du chlorophytum (la plante araignée de nos grand’mères), de bon nombre de tradescantias (les misères bien connues en plantes d’intérieur), de l’aloe striatula… Il faut donc tester, il y a beaucoup à découvrir, ça c’est certain.

Concernant la rusticité, il faut aussi garder à l’esprit que le drainage du sol y est pour beaucoup. De l’humidité associée au froid est souvent fatale à beaucoup de plantes, même quand les gelées sont très faibles. Il faut donc tester mais pas n’importe comment. Il faut se donner les chances de réussir en attachant un soin particulier au drainage du sol, et en utilisant de bons paillages. Avec quelques précautions, nos jardins se transforment en paysages exotiques le temps d’un été.